Par
madrassen
Le 27/02/2016
Les jeux développent, en dehors des facultés cognitives, l'adresse manuelle, une cohésion sociale. Il est vrai que jouer avec autrui annihile un pan de mécanismes psychologiques toxiques à l'exemple de la réserve et la timidité pathologiques, la méfiance, l'antipathie, l'arrogance, la peur infondée de l'autre, l'angoisse, l'anxiété, les préjugés, le stress aporique, les schémas à prioriques, la violence gratuite. Au contraire, jouer avec autrui, stimule l'empathie, la connaissance et soi et de l'autre, l'humour, bref, le jeu reste un pur plaisir, un bon moteur qui participe à la cohésion sociale en sollicitant les ressorts psychologiques fondés sur la mesure, l'imaginaire, l'esprit d'ouverture.
es jeux de stratégies purs, en d'autres termes les jeux qui nécessitent une réflexion, perdent de proche en proche leur magnétisme sur l'esprit humain. Celui-ci, frustré, impatient, bombardé aux quotidiens par des images qui nourrissent l'illusion, semble tétanisé, paralysé, incapable de mettre en branle des facultés cognitives autre que la mémoire immédiate, sommaire, chevilléé à des émotions brutes. Les jeux aléatoires, les jeux de sensations physiques, les jeux de masques, bref, tous les jeux qui procurent un vertige, une rupture profonde entre la conscience et la mort dont le marqueur dominant reste une poussée d'adrénaline, font autorité dans l'espace public. Oui, jouer avec la mort, mourir pour de faux, renouer avec la partie la plus archaique de notre cerveau pour éprouver la sensation délicieuse d'être revenu d'entre les morts, font de nous des êtres irrationnels, addicts aux illusions, viscéralement tournés vers une conscience désincarnée et une autodestruction incarnée. Les jeux de réflexions purs ne sont pas une alternative, ni un pendant des jeux qui suscitent le vertige, ils incarnent l'esprit humain, la clef de voûte de la sagesse. Les jeux qui procurent un vertige ouvrent une voie royale aux illusions, à l'irresponsabilité, à une violence dont les effets pervertissent et altérent le locus où s'élaborent la curiosité, l'éveil, le discernement, la lucidité. Les jeux de réflexions purs nécessitent un apprentissage, une formation, une construction intellectuelle à même de fortifier le libre examen, de soutenir in fine la quête de la sagesse. Lorsque je dispute une partie de jeux de stratégie pure, ma déception en cas d'échec découle d'une stratégie défaillante, c'est-à-dire une mauvaise lecture de la stratégie adverse. Il me faudra travailler davantage pour corriger mes points faibles. Mon échec ne suscite acune culpabilité, en ce sens que ma déception émane d'un champ intellectuel, la qualité de ma stratégie est perfectible par la réflexion. En revanche, comment juguler la violence d'une addiction au jeu de hasard , comment juguler une culpabilé envahissante qui jaillit d'une conscience au fur et à mesure de la pathologie, anesthésiée, nécrosée, éteinte ?