Rupture anthropologique. Le 15 et 16 siècle européen dont le coeur demeure la galaxie toscane, a révélé un Galilé, un bruno giordano, un Dürer, un Gutenberg, un brunelleschi, un cervantes, un shakspeare, un colomb,...La primauté de la raison. Circonscrire son sujet jusqu'à saturation, telle est la posture intellectuelle adoptée à la renaissance. L'héliocentrisme élimine le géocentrisme, l'amérique de Colomb opére le hiatus et boucle le monde, l'imprimerie dévoile la puissance de l'information,la perspective réinvente nos yeux, don quichotte appartient au passé, hamlet est toujours vivant. Le 15 et 16 siècle européen ont construit ce que nous sommes devenus aujourd'hui. Mais à y regarder de près, il semble que la mutation dans bien des domaines nous montrent que nous vivons une nouvelle rupture anthropologique dont internet est le signe le plus manifeste. Or il est curieux de s'aviser que dans le domaine du jeu dont l'ampleur a dépassé ceux de Rome, il n'est pas un jeu de stratégie abstrait qui réponde à une nouvelle posture intellectuelle. L'on a pour habitude de dire que le jeu de Go appartient a l'extrême Orient, le jeu d'échec à l'occident. Or ces deux jeux renvoient à des représentations médiévales. Nous ne pouvons pas en permanence mettre en relation une nouvelle posture intellectuelle avec des mécanismes ludiques archaïques. Dans le domaine des jeux, l'esprit semble obéir au bon sens commun. Combien d'études, de recherches rendent compte de la perception et l'aperception tant individuelle que collective ayant trait à homo-ludens. La créativité dans ce domaine est riche, et pourtant le jeu n'atteint pas au plan épistémologique le niveau des autres domaines. Après tout, nul jeu, par exemple, n'est enseigné au même titre que les mathématiques. Dans le domaine des jeux qui nous intéresse, autrement dit les jeux abstraits, à l'instar du jeu d'échec et de go, les algorithmes programmés ont fini par battre l'humain. La créativité dans les jeux abstraits apparait comme une posture mentale privillégiée pour résoudre des problèmes complexes. La créativité incarne une posture mentale qui n'obéit à aucune régle, elle est livrée à elle-même et reste exposée à tous les vents. La créativité confine à la recharge et non à l'épuisement de l'humain vis-à-vis des machines. La créativité ne connait pas la finalité de son processus dynamique, sa réalité repose sur des élans illusoires de construire une solution finie, irrémédiable. L'esprit humain n'est pas réfractaire à la découverte de nouveaux jeux abstraits, bien que changer toute forme de conservatisme provoque en lui l'émergence d'une crise qui demande une nouvelle mentalité, une nouvelle posture. L'homo-ludens n'est pas prédeterminé à se satisfaire de représentations ludiques anciennes, quand bien même elles ont été éprouvées par le temps. Les aventuriers de l'esprit ludique, les chercheurs d'équations et d'expérimentations ludiques tentent de nous fournir des représentations, des mécanismes ludiques autres que ceux élaborés depuis l'enfance dans le moule de notre éducation. Les créatifs nous invitent à regarder autrement homo-ludens...KCNALP3 y participe...