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stratégie une affaire d'abstraction et de théorie

madrassen Par Le 25/03/2015

Dans jeux abstraits

Pourquoi l'esprit animé par l'abstraction l'emportera toujours sur l'esprit animé par la concrétude ? L'inclination est d'abord une posture intellectuelle. Quant à  l'orientation, elle  rend compte de la volonté, de l'énergie pour résoudre un problème, surmonter une épreuve, dépasser une résisance, réduire un obstacle, etc... Parfois la philosophie jette des éclairages sur les intelligences humaines. Parfois les expériences en labos en psychologie cognitive nous informent sur les intelligences humaines. Entre un esprit empirique et un esprit théorique, un gouffre sans fond sépare sans ambiguité ces deux postures mentales. Quand l'homme prend pour postulat l'expérience et finit par les théoriser, il alourdit son cerveau. L'expérience la plus simple nécessitera une myriade de théories. En revanche, quand l'homme prend pour postulat la théorie et finit par l'expérimenter, il libére son cerveau. La théorie la plus complexe nécessitera une expérience unique. La démarche empirique et univoque. Le postulat initial et unique qui consiste par exemple à résoudre un problème en projettant sur lui une batterie de questions, en d'autres termes l'amorce d'une théorisation de l'objet conflictuel, conduit à tatonner, à subir une voie parfois muette, parfois tyrannique, parfois illusoire. Pour la démarche théorique, le postulat initial et unique consiste  à résoudre un problème en visant la seule expérience, en d'autres termes la rencontre unique qui confirmera l'osmose entre une visions ou une représentation humaine et la réalité. Imaginons, par exemple, que nous soyons un homo-sapiens en quête de nourriture. La chasse aux mammouths est ouverte. Qui est le plus intelligent, l'homo-sapiens qui chasse frontalement le mamouth, y compris dans une stratégie de groupe, ou bien l'homo-sapiens qui a réfléchi sur le comportement des mammouths, leur pérégrination, leur alimentation, leurs moeurs. A Coup sûr, le premier clan,  celui qui a opté la chasse frontale,  prend des risques insensés. Tel sera le prix pour survivre. Dans ce cas de figure, jamais l'homme n'eût pu accéder à la domestication de l'animal. Celui-ci demeure effrayant, inaccessible. Le chasseur frontal fait une expérience ultime que le groupe mémorisera, théorisera, transmettra aux futures générations. En revanche, le deuxième clan, celui qui a opté pour une stratégie, d'abord théorique, réduit de beaucoup les risques dans la mesure où l'esprit n'est plus subjugué par une matière massive vivante, effrayante, impressionnante, mais animé par la réussite de tuer des mammouths en ciblant leurs points faibles, c'est-à-dire leur cerveau. La stratégie est d'abord une affaire de théorie.

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