Par
madrassen
Le 27/02/2016
Les jeux développent, en dehors des facultés cognitives, l'adresse manuelle, une cohésion sociale. Il est vrai que jouer avec autrui annihile un pan de mécanismes psychologiques toxiques à l'exemple de la réserve et la timidité pathologiques, la méfiance, l'antipathie, l'arrogance, la peur infondée de l'autre, l'angoisse, l'anxiété, les préjugés, le stress aporique, les schémas à prioriques, la violence gratuite. Au contraire, jouer avec autrui, stimule l'empathie, la connaissance et soi et de l'autre, l'humour, bref, le jeu reste un pur plaisir, un bon moteur qui participe à la cohésion sociale en sollicitant les ressorts psychologiques fondés sur la mesure, l'imaginaire, l'esprit d'ouverture.
Peut-on transférer des compétences acquises par l'exercice du jeu vers des disciplines d'une tout autre nature. Par exemple, jouer au jeu d'échec ou bien au jeu de go rend-il plus intélligent ? Le jeu autorise-t-il un accroissement de mon intelligence ? A quel degré d'interaction le jeu agit sur le processus de mon intelligence dont la dynamique et la construction obéissent à ma propre curiosité, à ma propre culture, à mon propre déterminisme, à ma propre représentation du monde réel, à l'essence même de mon idendité. L'expertise est-t-elle un marqueur d'intelligence ? Résoudre un problème connu est chose aisée pour l'expert. Mais résoudre un problème non connu échappe à l'expert. Prenons un exemple simple. Un expert en histoire de l'art pariétal et un expert en linguistique dans la mesure où leur source est commune : le dessin. Ils sont à même d'identifier pour l'un n'importe quelle peinture rupestre et pour l'autre n'importe quel système d'écriture. Leurs connaissances, leurs éruditions, leur permettent de décrypter sans faille et dans toutes leurs dimensions l'objet observé. L'expert ne peut résoudre que des problèmes inhérents à sa discipline, l'expert ne peut résoudre que des problèmes dont la réalité connue demeure en adéquation avec les possibilités de son propre cerveau. L'expert reste un stabilisateur de l'aventure humaine. Il fixe des pseudos certitudes dans l'esprit collectif profane. L'expertise d'un grand maître de jeu d'échec résistera-t-elle longtemps à l'expertise d'informaticiens ? Si l'expertise est un marqueur d'intelligence, il s'inscrit dans le dépouillement pérpétuel d'un problème posé. Son action perdure jusqu'à ce que l'émergence d'un problème inattendu jette le désarroi dans l'esprit expert. Posture mentale dont seule l'intelligence authentique, c'est-à-dire créatrice, est à même d'incarner et de contrôler.